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Interview de Mathilde Choisy, directrice générale de la FFE (4)   

17/08/2020

Le jeu en ligne a-t-il un avenir ?

Nous avons été privilégiés, car nous avons pu poursuivre une certaine activité grâce au jeu en ligne, alors que pour la majorité des sports, tout s'est arrêté du jour au lendemain. De très nombreux tournois se sont disputés sur internet et nous avons même pu organiser un championnat de France des jeunes en ligne qui a été un gros succès puisqu'il a rassemblé près de 1000 joueurs.

Certes, il y a la question de la triche dès qu'on parle de compétitions officielles et de tournois homologués. Mais il existe des outils importants et notamment des algorithmes très puissants pour la détecter. Il est de plus en plus difficile de passer au travers des mailles du filet.

Ceci dit, à un moment, la majorité des joueurs d'échecs s'est rendu compte des limites du jeu en ligne. Il nous a fait passer un pas important vers le numérique et c'est un bon outil complémentaire pour créer de nouveaux services, mais il ne remplacera jamais le jeu en présentiel. L'idéal est en fait d'allier le jeu sur internet avec le présentiel. En jouant des championnats en ligne, tout en étant dans son club et donc sans les contraintes du déplacement. Par exemple, la finale du championnat des écoles, qui avait été annulée, aura lieu en ligne en octobre. Mais les enfants seront regroupés, soit au club, soit à l'école.

Vous êtes la première femme à exercer de si hautes responsabilités au sein de la FFE. Pour vous, qui êtes une partisane de la mixité dans les compétitions jeunes, est-ce que ça représente quelque chose ?

Ça ne représente rien pour moi. Je ne me définis absolument pas par rapport à ça. J'espère simplement que ça pourra débloquer certaines mentalités et que ça incitera des femmes à s'engager, ne serait-ce déjà au niveau de leur club. Si ça fait des émules, tant mieux (rires).

La FFE fêtera son centenaire en 2021. En 100 ans, elle a connu 22 présidents. Pensez-vous qu'une femme puisse accéder un jour à la fonction ?

Mais bien sûr ! Rien ne s'y oppose. Même s'il faut être conscient que, sur plus d'une centaine de fédérations sportives en France, il n'y a qu'une dizaine de femmes présidentes, dont deux seulement, pour les fédérations olympiques.