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Interview de l'Arbitre en Chef du Championnat du Monde Carlsen-Caruana (Part 1)   

19/11/2018

Nous débutons une série d'interviews d'arbitres afin de permettre à tout un chacun de mieux connaitre le monde un peu particulier de l'arbitrage.

Actualité oblige, l'honneur revient a l'Arbitre International, Stéphane Escafre.

Question 1 : Quelles sont les étapes importantes sur le chemin du championnat du monde pour l'arbitre qui s'est inscrit à la fin des années 90 à un stage d'arbitrage à Toulouse pour aider son club ?

SE: J'ai en effet commencé l'arbitrage à la naissance de Caruana. Nous avons donc mis tous les deux 26 ans pour arriver en finale du championnat du Monde. Ma progression a été constante, j'ai d'abord suivi les étapes nationales, et j'ai mis 12 ans pour devenir arbitre international. J'ai d'ailleurs eu de la chance, car à l'époque (c'était tout de même au XXIe siècle), le titre d'Arbitre FIDE, avec son examen à 80%, n'existait pas.

C'est grâce à Jean-Claude Loubatière que j'ai arbitré des joueurs comme Polgar, Karpov, Ivanchuk… au Cap d'Agde, où j'étais l'adjoint de Stephen Boyd. Grâce à Léo Battesti, j'ai arbitré Carlsen, Anand et Kasparov en Corse. Nommé par Jean-Claude Moingt à la présidence de la DNA, on m'a proposé d'aller à Turin pour les Olympiades… et je me suis rendu compte que les arbitres français n'avaient pas à rougir de leur formation. Je tiens d'ailleurs à saluer Christian Bernard. Ce fut non seulement le dernier français à avoir arbitré un championnat du Monde, mais surtout : Christian Bernard à structuré la DNA, et je pense que Laurent Freyd, Dominique Dervieux, Anémone Kulczak et moi-même n'arbitrerions pas à l'international aujourd'hui sans son action.

J'ai continué les Olympiades, et en Norvège, j'ai officié huit fois avec l'équipe nationale, ce qui m'a permis d'arbitrer une partie Carlsen-Caruana, déjà ! Ensuite, les organisateurs manquant d'imagination, ils m'ont appelé pour des championnats du Monde ou d'Europe, de rapide, blitz, féminin, par équipes… et ma grande force était surtout ma disponibilité. Par exemple j'ai remplacé Geurt Gijssen, au pied levé, à Monaco, pour le Grand Prix féminin (tournoi des candidates).

En parallèle j'arbitre de grands tournois privés, comme le Grand Chess Tour, avec des joueurs comme Carlsen ou Caruana, encore !

A suivre dans Part 2