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Hommage de Christophe Delafontaine à Jacques Lambert   

20/05/2022

Nous partageons l'hommage de Christophe Delafontaine, son plus proche collaborateur :

Qui veut jouer contre Jacques Lambert ? De nombreuses fois j'ai démarré une séance d'entraînement avec les enfants du club du Mans par cette question. Et toujours les mains se levaient avec enthousiasme. Chaque mercredi, encore très récemment, Jacques aimait conseiller nos jeunes espoirs dans des parties acharnées qu'il perdait toujours, car disait-il, il faut apprendre aux jeunes à gagner.

Jacques a vraiment tout fait au club du Mans. Joueur, dirigeant, entraîneur, organisateur du célèbre Open de Noël, ami… Il s'occupait même du rangement du club, allant jusqu'à ouvrir régulièrement chaque boite de jeux pour s'assurer qu'il ne manque pas de pièces, ou à monter sur une table pour changer les piles de l'horloge du club !

Jacques a d'abord été la personne qui m'a embauché en tant qu'entraîneur d'échecs avec ses amis Patrice Henrio, Jean-Claude Moreau et le regretté Jean-Paul Richet. Il aimait me dire qu'il était "mon salaud de patron mais aussi mon responsable syndical", endossant bien plus régulièrement le deuxième rôle. Il s'est toujours battu pour moi, pour que mon emploi soit pérennisé. Toute l'énergie qu'il a déployée m'a permis de grandir avec assurance, et ses nombreux conseils m'habitent pour toujours. On rencontre beaucoup de gens biens, mais rarement des gens exceptionnels. Jacques faisait partie de cette catégorie.

Au fil de temps il est devenu un ami avec lequel j'aimais passer des heures dans son bureau à discuter du club et aussi du comité départemental qui le tenait également à cœur, et bien sûr de la vie en général. Il savait me conseiller, m'orienter et me donner confiance en moi. A chaque moment il se souciait du bien-être de chacun.

Encore la veille de sa disparition, j'ai passé près d'1h30 avec lui, et ces derniers échanges lui ont permis de me transmettre les derniers conseils et les dernières directives, car dans ces moments difficiles, il pensait encore à la préparation des événements échiquéens que l'on va organiser en Juin, et à l'avenir du club qu'il espère radieux.

Il a conclu notre dernier entretien en me parlant de ce qui à ses yeux avait le plus d'importance : la recherche constante du bonheur, pour soi-même et pour ses proches.

Jacques a aimé la vie, et comment conclure autrement que par les derniers mots prononcés envers moi, en me tenant la main et en plongeant son regard dans le mien :

JE T'AIME.

Oui, Jacques, on t'aime et on ne t'oubliera jamais.

Christophe De La Fontaine