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Une plaque commémorative pour le Café de la Régence !   

22/03/2023

Le 4 avril 2023, la Mairie de Paris représentée par Laurence Patrice, adjointe à la Maire de Paris chargée de la mémoire et du monde combattant, va inaugurer au 161 rue Saint-Honoré une plaque commémorative sur la façade de l'immeuble où se trouvait de 1855 à 1955 le mythique Café de la Régence.

Cette initiative, portée par Jean-Olivier Leconte, membre de la Commission Culture et Histoire de la Fédération Française des Échecs, permettra de rappeler l'emplacement de ce haut lieu des Échecs français.

Créé à la fin du XVIIe siècle, le Café de la Régence était en effet une adresse prisée par les joueurs d'Échecs. Vers 1730 – 1740, une « école française » du jeu d'échecs commence à prendre forme, dont le premier chef de file est François-André Philidor (1726-1795), installé au Café de la Régence et qui révolutionne le jeu d'échecs avec son livre L'Analyse des Échecs.

Le Café de la Régence gagne en popularité et devient le véritable temple du jeu d'échecs, supplantant ses rivaux. De nombreuses personnalités vinrent y jouer (Diderot, Rousseau, Napoléon Bonaparte ou encore Benjamin Franklin), ainsi que les grands champions comme Kermur de Legal, Alexandre Lebreton-Deschapelles, Lionel Kieseritzky, La Bourdonnais ou Daniel Harrwitz.

Avec l'agrandissement de la Place du Palais-Royal, l'ancien Café de la Régence est démoli en 1854 pour s'installer au 161 rue Saint-Honoré, à quelques dizaines de mètres de son emplacement initial. Une ère nouvelle commence pour le Café de la Régence qui restera jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale un lieu emblématique du jeu d'échecs.

À La Régence, hommes politiques (Jules Grévy, futur président de la République, Bonar Law premier ministre britannique…), écrivains (Musset, Tourgueniev…), acteur (Auguste Joliet…) jouent contre les plus grands joueurs d'échecs du monde. Citons Morphy, Steinitz, Lasker, Capablanca, Alekhine…. La France possède alors un lieu unique, lieu de pèlerinage incontournable pour les adeptes des 64 cases, avec ses objets de cultes, dont la fameuse table où Bonaparte y jouait aux échecs, relique de l'ancien Café de la Régence et mentionnée dans tous les guides touristiques.

La FFE remercie Jean-Olivier Leconte qui a mené avec succès ce projet qui valorise la riche histoire échiquéenne française, ainsi que la Mairie de Paris pour l'intérêt qu'elle porte à son patrimoine échiquéen.

« Si le temps est trop froid ou trop pluvieux, je me réfugie au Café de la Régence ; là je m'amuse à voir jouer aux échecs. Paris est l'endroit du monde, et le Café de la Régence est l'endroit de Paris où l'on joue le mieux à ce jeu ; c'est chez Rey que font assaut Légal, le profond, Philidor, le subtil, le solide Mayot ; qu'on voit les coups les plus surprenants et qu'on entend les plus mauvais propos ; car l'on peut être homme d'esprit et grand joueur d'échecs comme Légal, on peut être aussi un grand joueur d'échecs et un sot comme Foubert et Mayot. » (Diderot, Le Neveu de Rameau)

Découvrez l'histoire du Café de la Régence sur le site de Jean-Olivier Leconte.

Gravure célèbre de l'intérieur du Café de la Régence parue dans le Monde Illustré en 1874.