La VIIIème Olympiade de Paris fut une opportunité pour Pierre Vincent (1878-1956), membre du comité de la FFE, de mener à terme un projet ambitieux. Alors qu’était organisé en parallèle le premier tournoi international d’amateurs, le dimanche 21 juillet 1924 vit la naissance, à la Mairie du IX Arrondissement de Paris, de la Fédération Internationale des Echecs. F.I.E bientôt dénommée F.I.D.E.
Les Jeux Olympiques de Paris sont l’événement majeur qui passionne la France cette année-là et une initiative française sera à l’origine de la création de la FIDE et du premier tournoi olympique d’échecs.
« Il faut hautement louer et remercier la jeune Fédération française des Echecs et son secrétaire dévoué et infatigable qui fut l’initiateur et l’âme du tournoi, nous avons nommé Monsieur Pierre Vincent de n’avoir pas reculé devant des difficultés de toute nature et sans cesse renaissantes; confiants en l’excellence de l’idée et sans doute aussi en leur bonne étoile, ils sont allés de l’avant courageusement; le succès est venu, entier et complet. » La Revue Suisse d’Echecs
Le tournoi de plus s’était joué dans des conditions difficiles car il régnait une chaleur torride dans les deux petites salles au premier étage du Café Broglie. Les joueurs étaient séparés du public, venu nombreux contrairement au tournoi olympique, par deLa Fédération Internationale Des Echecs existait dès ce jour, avec les principes fondamentaux suivants :
La Fédération Internationale Des Echecs est une association de Fédérations nationales d’Echecs.
Toute Fédération nationale pourra s’y joindre.
Toute Fédération sera traitée d’après le principe d’égalité parfaite.
Toute nation, qui n’a pas encore une Fédération nationale, est invitée à la former, si elle désire se joindre à la Fédération Internationale Des Echecs.
La Fédération Internationale Des Echecs aura pour but le développement de l’art des échecs, comme jeu universel, de propager l’idée d’entente entre les Fédérations, de favoriser toute démonstration internationale relative au jeu des échecs.
Elle aura son siège social en Suisse, jusqu’à l’assemblée générale, projetée pour 1925.
Ont signé le protocole de constitution :
- A. Rueb (Hollande)
- R. Grau (Argentine)
- L. Weltjens (Belgique)
- S.F. Smith (Canada)
- Comte de Penalver (Espagne)
- P. Vincent (France)
- F.H. Rawlins (Grande Bretagne)
- I. Abonyi (Hongrie)
- T. Marusi (Italie)
- I. Towbin (Pologne)
- Lieutenant Gudju (Roumanie)
- M. Nicolet (Suisse)
- K. Skalicka (Tchécoslovaquie)
- J.M. Ovadija (Yougoslavie)
C’est la liste publiée par le Bulletin de la FFE et la Revue Suisse d’Echecs. Un courrier du Président, daté de septembre 1924, laisse apparaître un 15ème signataire A. Tschepurnoff (Finlande).
Si Pierre Vincent était avant tout un organisateur « Je laisse à d’autres plus qualifiés, n’étant qu’une mazette, le soin de dire ou d’écrire ce que valent les parties jouées au point de vue technique. » (Bulletin de la FFE) Plusieurs signataires étaient par contre redoutables sur l’échiquier mais les conditions imposaient deux parties par jour à la cadence de 20 coups à l’heure et, parfois, il fallait terminer les parties ajournées le lendemain matin. Un véritable marathon des échecs.
L’équipe de France était composée de Gibaud, Lazard, Duchamp et Renaud. Un duel opposa les deux journalistes échiquéens francophones les plus importants, soit le champion de France en titre Georges Renaud (1893-1975) et le Belge Edmond Lancel (1888-1959) rédacteur de « L’Echiquier » qui sera publié à partir de 1925 et qui allait s’affirmer comme l’une des meilleures revues de l’époque :
Renaud,Georges - Lancel,Edmond
Paris ol (Men) Paris (3), 1924
Basé sur les commentaires de Renaud.
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1.d4 d5 2.Cf3 Cf6 3.c4 c6 4.e3 e6 5Cbd2 Cbd7 6.Fd3 dxc4 « Une prise fautive toutes les fois que le cavalier dame est à d2. »
7.Cxc4 b5 « Logique, mais incorrect puisque ce coup accélère la venue à e5 du cavalier. »
8.Cce5 Fb7 9.Db3! Avec des idées de sacrifice sur f7.
9...h6?! « Relativement meilleur était 9…Cxe5. »
10.Fd2 a6?
11.Cg6! « Un sacrifice décisif dont les conséquences devaient être envisagées exactement jusqu’au 19ème coup. »
11...fxg6 12.Fxg6+ Re7 13.Fb4+ c5 14.dxc5 Cd5! « L’unique réplique conservant provisoirement la pièce et évitant une catastrophe immédiate. »
15.c6+ Rf6 16.Fxf8 Fxc6 17.Fd6! « La pointe de toute la combinaison. »
17...Rxg6 18.Dc2+ Rf6 19.Ch4
« Les blancs qui avaient jusqu’ici conduit la partie avec précision commettent une inexactitude. 19.Dxc6 laissait les noirs avec un pion en moins, le roi découvert et une position absolument sans ressource. Le coup du texte menace mat. »
19...Ce5 20Fxe5+ Rxe5 21.Cg6+ Rd6?
Critique 21…Rf6! car ici 22.Tac1! était un coup intermédiaire décisif.
22.Cxh8 Da5+?
« Une erreur facilitant la tâche des blancs. Meilleur, bien qu’insuffisant pour égaliser, était 22…Dxh8. »
23.Re2 Txh8 24.Thd1 Rc7 25.Tac1 Db6 26.Dg6 Td8 27.Dxg7+ Rb8 28.De5+ Rb7 29.Rf1
« Et non pas 29.Dxe6 Cf4! »
29...Tf8??
« Une gaffe. Mais de toutes façons, les noirs étaient irrémédiablement perdus. »
30.g7+ 1–0
Le Hollandais Alexander Rueb (1882-1959) fut élu à la Présidence qu’il conservera pendant 25 ans. Avocat de profession, il pratiquait le jeu en amateur passionné. Il se fit aussi remarquer comme compositeur d’études et grand collectionneur de livres. Il pratiqua les échecs par correspondance et obtint le titre d’arbitre international en 1951.
Voici une victoire obtenue dans le tournoi subsidiaire, composé des éliminés à l’issue des épreuves préliminaires du tournoi des vainqueurs, qui se joua selon la formule d’un open.
Le 1er Président à l’œuvre sur l’échiquier. Une attaque optimiste sur l’aile roi amène des complications qui vont se retourner contre l’agresseur. La meilleure partie de Rueb à Paris.
Kleczynski,Jerzy (Pologne) - Rueb,Alexander (Hollande)
Paris ol (Men) Paris (2), 1924
Espagnole
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1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 a6 4.Fa4 Cf6 5.0–0 Cxe4 6.Fxc6 dxc6 7.Cxe5 Offre plus de perspectives 7.De2 ou 7.Te1
7...Fe7 8.d4 0–0 9.Fe3 Fe6 10.Cc3 Cxc3 11.bxc3 f6 12.Cd3 Te8 13.Dd2 Fc4 14.a3 Dd7 15.f4 Tad8 16.Tf3 Df5 17.h3 h5 18.Cf2 h4 19.g4 hxg3 20.Txg3 Rf7 21.Cg4 Th8 22.Dg2 Tdg8 23.a4 Fd6? 24.Fd2? 24.Ce5! pour ouvrir la colonne f permettait de tirer profit de l’erreur adverse.
24...Fd5 25.Dh2 Th4 26.Tf1 Dxc2 27.Ce3 De4 28.Cg4 Df5 29.De2 Te8 30.Df2 Te4 31.Ce5+ Re8 32.Dh2 De6 33.Cg6 Th5 34.h4 Te2 35.Dxe2 De2 36.Te1 Dxe1+ 37.Fxe1 Rf7 0–1
Le Lieutenant Ioan Gudju (1897-1965) venu de Roumanie se distingua lors de la cérémonie de clôture :
« Au nom des participants désireux d’exprimer leur reconnaissance envers le grand maître Alekhine, en qui je salue le génie des échecs et, envers M. Vincent âme du tournoi qui pour tous représente la France, terre de justice et de liberté » Gudju remit à Alekhine un magnifique encrier en marbre et un buvard où tous les concurrents avaient apposé leur signature et, à M. Vincent un superbe étui à cigarettes en argent. » Revue Suisse d’Echecs
Gudju,Ion (Roumanie) - Jonet,F (Belgique)
Paris ol (Men) Paris (4), 1924
Espagnole
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1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 a6 4.Fa4 Cf6 5.0–0 Cxe4 6.d4 exd4 7.c3?! dxc3? 8.Te1 d5 9.Cxc3 Fe7? 10.Dxd5 Dxd5 11.xd5 Cd6 12.Fxc6+ bxc6 13.Cxc7+ Rd7 14.Cxa8 Fd8 15.Ce5+ 1–0
Le tournoi olympique débuta le 12 juillet dans une ambiance solennelle et émouvante :
« On entendit le champion de France M. Georges Renaud, notre sympathique confrère de l’ « Eclaireur de Nice », un tout jeune homme au regard décidé, aux cheveux en bataille, lire sur le Livre d’Or et ponctuer avec une mâle énergie le serment :
Nous jurons que nous nous présentons au Tournoi international d’Echecs en concurrents loyaux, respectueux des règlements du Tournoi et désireux d’y participer dans un esprit chevaleresque, pour l’honneur de nos pays et la gloire du jeu des Echecs.
Cinquante-quatre bras levés, cinquante-quatre voix sonores confirmèrent les paroles du jeune français ».
Rapporté par Marc Nicolet (1876-1942) nommé 1er trésorier de la Fédération Internationale Des Echecs.
M. Nicolet, Miss Holloway et A.Rueb au premier rang. Derrière Wetjens, Mildmay, Miliani, Gudju et Römmig.
Dans le cadre du tournoi se jouait aussi un classement par équipes, chaque joueur dut jouer 5 parties dans les épreuves préliminaires et 8 parties dans le tournoi des vainqueurs où le tournoi subsidiaire. Malheureusement toutes les nations ne purent réunir 4 joueurs et c’est la Tchécoslovaquie qui remporta la médaille d’or (Hromadka, Skalicka, Schulz, Vanek) devançant la Hongrie et la Suisse.
La Hongrie distancée d’un petit point contesta ce classement car deux membres de son équipe furent qualifiés dans le « tournoi des vainqueurs », une tâche des plus difficile alors que le Hromadka (1887-1956), grâce à sa victoire dans le « tournoi subsidiaire », permit à l’équipe tchèque de s’imposer.
« Ce fait a été discuté par la commission des arbitres (présidée par Alekhine) mais n’a pas trouvé de solution satisfaisante pour les intéressés. Mais nous comptons que la Lettonie se trouve dans le même cas (distancée de 3,5 points) avec 3 joueurs seulement. » La Revue Suisse
Les Hongrois prendront leur revanche en remportant le « 1er tournoi des Nations » qui réunissait 16 équipes à Londres en 1927. Plus tard ce tournoi sera dénommé « Olympiades d’Echecs ».
Karel Skalicka / Hans Johner
Le Dr. Karel Skalicka (1896-1979), venu de Tchécoslovaquie, réussit une belle victoire face au maître suisse Hans Johner (1889-1975) et produisit une partie intéressante sur le plan théorique :
Skalicka,Carlos - Johner,Hans
Paris ol (Men) Paris (3), 1924
Partie des 4 cavaliers
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1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Cc3 Cf6 4.Fb5 Fb4 5.0–0 0–0 6.d3 d6 7.Fg5 Fxc3 8.bxc3 De7 9.Te1 Cd8! Une manœuvre qui a résisté à l’épreuve du temps.
10.d4 c6!? 11.Ff1 Ce6 12.Fc1 Dc7 13.g3 De nos jours la théorie recommande 13.Ch4! Te8 14.Cf5 +=.
13...c5?! « Une perte de temps, qui dans une ligne de jeu aussi sensible, n’est pas sans conséquence. » Skalicka
14.Fg2 Td8 14…cxd4!? avec l’idée de libérer la case c5 pour le cavalier est à considérer.
15.d5 Cf8 16.Ch4 De7 « Une meilleure défense était offerte par 16…h6, par exemple 17.f4 exf4 18.gxf4 De7 avec la menace 19…Cxe4! » Skalicka
17.f4 exf4?! 17…Cg6!? était meilleur.
18.Fxf4 Te8 19.c4 « Plus fort était immédiatement 19…e5! » Skalicka
19...Dc7 20.Dd3 C8d7 21.h3 « Autrement avec 21…Cg4 les noirs s’empareraient définitivement de la case e5. » Skalicka
21...Ce5 22.Fxe5 Txe5 23.Cf3 Te8 24.e5! dxe5 25.d6 Da5 26.Txe5 Fe6 27.Cg5 Tad8? 28.Tf1 « Menace 29.Txf6! » Skalicka
28...h6 29.Cxe6 Txe6 30.Txe6 fxe6
31.Txf6! En raison du danger d’un échec perpétuel, les blancs avaient calculé la combinaison jusqu’à son terme. » Skalicka
31...gxf6 32.Dg6+ Rf8 33.Dxf6+ Rg8 34.Dxe6+ Rg7 35.De7+ Rh8 36.Df6+ Rg8 37.Fd5+ Rh7 38.Fe4+ Rg8 39.Dg6+ Rf8 40.Dxh6+ Re8 41.De6+ Rf8 42.De7+ Rg8 43.Fg6 1–0
En 1939 aux Olympiades de Buenos Aires, alors qu’éclatait la seconde guerre mondiale et que l’équipe tchécoslovaque jouait sous l’appellation « Protectorat de Bohème Moravie » suite à l’invasion nazie, Karel Skalicka décida de s’établir en Argentine.
L’équipe d’Argentine (Coria, Grau, Palau, Reca), seule représentante des Amériques si l’on excepte le Canadien S.F. Smith, fut la grande curiosité de ce tournoi. Composée de joueurs totalement inconnus qui consacrèrent plusieurs semaines de voyage par bateau pour se rendre à Paris, alors que les prix se limitaient à des remises de médailles, elle ne passa pas inaperçue.
Les Argentins bénéficièrent toutefois d’un large soutien populaire contrairement à de nombreuses équipes:
« La fédération argentine d’Echecs reçut de ses sections, du gouvernement, de certaines municipalités, de sociétés diverses ou des particuliers une somme qui représente 90.000 francs français et 80.000 furent dépensés pendant la durée du tournoi en télégrammes aux quotidiens du pays. » Revue Suisse d’Echecs
« Les Argentins, qui sont venus de si loin, ont livré un merveilleux combat, nous devons faire remarquer leur caractère ouvert et aimable auquel personne n’a pu résister.
Les tournois éliminatoires se sont terminés lundi soir 14 juillet, non sans avoir offert, dans quelques groupes, des péripéties angoissantes. C’est ainsi que le champion hollandais, Max Euwe, fut battu dans son groupe par le sympathique joueur argentin M. Roberto Grau et semblait voué à l’élimination … » A. Goetz dans « La Stratégie ».
Grau,Roberto (Argentine) - Euwe,Max (Hollande)
Paris ol (Men) Paris (3), 1924
Gambit Dame
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1.d4 d5 2.Cf3 Cf6 3.c4 c6 4.e3 e6 5.Cc3 Cbd7 6.Fd3 dxc4 7.Fxc4 b5 8.Fd3 a6 9.0–0 « Trois mois avant cette partie, Grünfeld avait révolutionné la théorie de la Slave avec la fameuse variante de Merano qui survenait après 9.e4 c5 10.e5 cxd4 11.Cxb5 Cxe5 avec une partie très compliquée. Je connaissais cette analyse et j’ai opté pour une ancienne variante qui ne conduisait qu’à l’égalité, dans un terrain toutefois moins glissant. » Grau
9...c5 10.De2 Fb7 11.b3 Fe7 12.Fb2 0–0 13.Tac1 Da5 14.Fb1 Tfd8 15.dxc5 Cxc5 16.Tfd1 b4 17.Txd8+ Fxd8 18.Cd1 Cce4 « Les noirs sont mieux mais l’avantage n’est pas facile à réaliser. » Euwe
19.Fd4 Fc7 20.Fxf6 « Un échange impératif, même si douloureux, les noirs menaçaient de pointer toute leur force sur le roque après 20…Cg5 21.Cxg5 Dxg5 avec forte attaque. » Grau
20...Cxf6 21.e4 Ff4 22.Tc4 Dh5 « Menace à la fois 23…Fxh2 et 23…Td2 » Euwe
23.Fd3 a5 24.Cb2 Fa6?! « Les noirs s’égarent. » Euwe
25.Tc2 Fxd3 26.Dxd3!
« Un coup qui n’avait pas été pris en considération. Les noirs comptaient sur 26.Cxd3 Fxh2 27.Cxh2 Dxe2 28.Txe2 Txd3 qui gagnait un pion. » Euwe
26...Tf8 27.Cc4 h6 28.g3 Fc7 29.Rg2 Dg6?! « Une deuxième erreur, 29…Td8 était approprié. » Euwe
30.Ccd2 Ff4 31.Tc5 « Les blancs ont réussi à neutraliser l’attaque adverse pour s’emparer de l’initiative et menacent les pions de l’aile dame. » Grau
31...Fxd2 32.Cxd2 Cd5 « 32…Txa8 conduisait à la perte inévitable d’un pion après 33.Txa5! » Euwe
33.Df3 Cc3 34.Txa5 Td8 35.De3 Df6 36.Cc4 Cd1 37.Df3 De7 38.e5! « Cela offre un point fort sur d6, et marque le début de la contre-attaque blanche alors qu’Euwe a épuisé son initiative. » Grau
38...Td4 39.Cd6 Td2 40.Ta8+ Rh7 41.Te8 Da7 42.Ce4 Td4? 43.Cg5+! Rg6 44.Cxe6! « Le chemin le plus court. » Euwe
44...Ce3+ 45.fxe3 Td2+ 46.Rh3 Dd7 47.Dg4+ 1–0
Surpris par cette victoire, alors qu’Euwe était largement favori, Grau (1900-1944) fut particulièrement ému lorsqu’il fut félicité par Alekhine dont la table de directeur des arbitres se trouvait à proximité de son échiquier.
En 1925 Roberto Grau fut sacré champion d’Argentine, titre qu’il remporta plusieurs fois par la suite.
A l’issue du tournoi la FFE prit la décision de publier un livre sur le tournoi et Alekhine fut désigné pour commenter les parties mais il fallut attendre un demi-siècle avant de voir les Argentins publier enfin « Paris 1924 » qui contenait 258 parties du tournoi.
Je tiens à remercier le Musée du Jeux de La Tour-de-Peilz pour m’avoir permis de consulter l’importante bibliothèque de feu Ken Whyld www.museedujeu.com et le site de Dominique Thimognier http://heritageechecsfra.free.fr
Georges Bertola
La Fédération Française des Échecs remercie Georges Bertola et Europe-Échecs, qui nous ont autorisés à reproduire ici cet article. retrouvez chaque mois la revue Europe-Échecs, qui contient la rubrique historique "dans le rétroviseur".