Nous apprenons avec une immense tristesse la mort de Marc Ebalard. La Fédération française des échecs présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Marc Ebalard était un esprit libre, non-conformiste et même contestataire. Il chérissait par-dessus tout son indépendance spirituelle et matérielle, mais il partageait volontiers avec ses amis ses points de vue biens étayés sur l'histoire comme sur l'actualité. Sa famille et ses amis proches s'accordent pour dire que son sens critique très affûté et ses vastes connaissances lui permettaient d'analyser beaucoup de sujets actuels divers avec une clairvoyance et une lucidité remarquables.

Aussi libre qu'on peut l'être aujourd'hui, Marc était surtout un homme de convictions authentique, franc et direct, bon et juste, comme en ont témoigné ses amis et ses anciens collègues qu'il avait aidés. Sa bienveillance et sa générosité étaient bien connues parmi eux, comme de sa famille.

Marc était un érudit qui avait énormément lu depuis son adolescence. Il avait étudié en profondeur de nombreux domaines complexes et variés, depuis l'histoire des peuples et des civilisations, la philosophie, la psychologie et les sciences sociales, jusqu'aux sciences et techniques en ingénieur brillant qu'il était. Dès la classe de Terminale son niveau en philosophie était supérieur à celui de son prof, ce qui, compte tenu de son franc-parler, avait failli lui causer des soucis.

Après ses classes préparatoires au Lycée Saint-Louis à Paris, Marc a intégré l'Ecole Nationale Supérieure de l'Aéronautique et de l'Espace à Toulouse puis a commencé une carrière d'ingénieur en aéronautique à l'ONERA, qu'il a poursuivi pendant 10 ans. Les trajectoires des fusées et de leurs étages largués dans l'atmosphère étaient un exemple de son travail quotidien. Il a ensuite choisi de passer dans le monde de l'automobile en rentrant chez Citroën (PSA) dans les calculs et essais de la liaison au sol. C'est ainsi qu'il s'est rapproché de la Normandie via le Centre d'Essais Citroën de la Ferté-Vidame, où il a élu domicile dans le Perche à son départ en préretraite.

Malgré son érudition et son expertise, Marc restait simple au quotidien et ne laissait pas transparaître son état d'humaniste érudit. Ceux qui l'ont bien connu ont pu constater sa simplicité de philosophe, exprimée de manière visible dans son détachement des biens matériels.

Il était aussi un mélomane averti qui aimait partager ses goûts de la musique classique avec sa famille.

La seconde passion de Marc, le jeu d'échecs, a débuté également dès le collège. Marc a appris les règles du jeu vers l'âge de 12 ans à Châtillon (92) où il demeurait. Après avoir acquis un petit échiquier magnétique, il s'est adonné à sa nouvelle passion, un peu au détriment de ses études de lycéen. Il a fréquenté d'abord plusieurs clubs parisiens au début des années 1970, à commencer par le cercle Rive Gauche. Il est devenu au cours des années 1970 et 1980 un joueur de haut niveau, doublé d'un esthète du jeu. Il aimait jouer en « Blitz » et bien sûr en jeu normal. Dans les années 1990 sont classement ELO s'est approché de 2300.

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