Éric Fitas nous a quittés le 8 décembre 2025. Avec lui disparaît une figure profondément humaine et attachante du monde des échecs, un homme de rencontres, de culture et de transmission.

Né le 4 décembre 1941 en Algérie, Éric Fitas a traversé la vie comme un long voyage, de l'autre côté de la Méditerranée jusqu'à Londres, puis Paris, avant de trouver à Bagneux un port d'attache qui deviendra, pour lui comme pour tant d'autres, une véritable maison. Autodidacte curieux et passionné, diplômé des Beaux-Arts puis de l'école supérieure d'interprétariat, il a exercé mille métiers — dessinateur, professeur de danse, cuisinier, figurant, secrétaire — avec la même élégance et la même curiosité pour le monde et les autres.

C'est presque par hasard qu'il pousse la porte du Cercle d'échecs de Bagneux en 1987. Trente-cinq ans plus tard, il en est toujours l'âme vivante, puis le président, présent chaque jour, accueillant chacun avec simplicité, humour et bienveillance. Pour Éric, le club n'était pas seulement un lieu de jeu : c'était un espace de partage, de culture, de convivialité et d'humanité, où les différences s'effacent autour d'un échiquier, d'un thé préparé avec soin, et d'une partie analysée ensemble.

Éric Fitas aimait les gens, sans distinction d'origine, de religion ou de parcours. Il voyait dans les échecs un art accessible à tous, un moyen de se libérer l'esprit, de penser, d'échanger et de transmettre. Poète et dessinateur à ses heures, observateur fin et malicieusement lucide sur le monde, il incarnait une vision profondément humaniste du jeu.

Je salue aujourd'hui la mémoire d'un homme libre, chaleureux et engagé, dont l'empreinte dépasse largement les cases de l'échiquier. À sa famille, à ses proches, aux licenciés et amis du Cercle d'échecs de Bagneux, nous adressons nos pensées les plus sincères.

Éric restera pour beaucoup un président, un passeur, et surtout un homme profondément humain.

Ton ami,

Nassim Arouche